Pièce pour guitare électrique, saxophones, contrebasse, percussions, Oscillateurs, électronique, écrans opacifiants, éditeur de partitions graphique et vidéo interactive.
Au départ, il y a une composition électronique réalisée par György Ligeti en 1958 dans les studios de la WDR de Cologne. Douze ans plus tard, il y a sa transcription sous forme de partition graphique réalisée par le musicologue Rainer Wehinger. Un demi-siècle après cela, Louis-Michel Marion me propose de créer, pour l’Archipel Nocturne, une pièce nouvelle s’inspirant de cette partition graphique.
Après avoir réalisé un éditeur de partitions graphique pour lire et composer (le langage) les signes spécifiques à cette partition, j’ajoute un dispositif d’écran à opacification commandée (développé spécifiquement pour ce projet) qui viendra planter le décor, opérer la transparence. Les oscillateurs et leurs sons purs s’invitent en cours de route autant pour des raisons musicales que scénographiques car ils sont les instruments de laboratoire qui ont servi à la composition de Artikulation. Prenant appui sur le matériau transcrit et faisant presque totalement abstraction de l’œuvre originelle, je développe, en complicité avec Mathieu Chamagne, une pièce sonore et visuelle qui placera les musiciens dans une position mixte, alternant le jeu sur oscillateurs et sur leurs instruments. Ensemble, nous déployons un objet multimédia qui se joue de la révélation/dissimulation des sons, des signes et des gestes.
Direction artistique, composition : Hervé Birolini
Dispositif interactif et vidéo live : Mathieu Chamagne
Direction de l’Archipel Nocturne, contrebasse et oscillateur : Louis-Michel Marion
Guitare électrique, oscillateur : Christelle Séry
Saxophones, oscillateur : Violaine Gestalder
Percussions, oscillateur : Michel Deltruc
Design Graphique des partitions : Arnaud Hussenot (librement inspiré de Rainer Wehinger)
Production : Archipels (Nocturnes)
Coproduction : CCAM – Scène Nationale (Vandoeuvre-lès-Nancy), Cie Distorsions
Résidences : Théâtre de Mon Désert / Ville de Nancy, CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy
Soutien : DRAC Grand Est, Ville de Nancy
Merci au LFO (Laboratoire formes · ondes) et à Nicolas Bernier pour ses recherches menées sur l’onde sinusoïdale qui ont inspiré une partie de ce projet. Merci à Floxel Barbelin et Frédéric Septon pour leur coup de main respectif.
Création musicale, interprétation live : Hervé BIROLINI
Dispositif vidéo, vidéolight : Mathieu CHAMAGNE
Administratrice de Production : Aurélia COLENO MOUROT
Diffusion : Julie GOTHUEY
Ballotté, manipulé, automatisé, l’homme perd peu à peu la notion de son être – Vaclav Havel
RESET RESET RESET Dans un environnement noir et blanc, trois entités sans visage sont les membres d’un organisme. Ils répondent aux injonctions d’un système qui commande chacune de leur action et dicte chacun de leur mouvement. Manipulés et manipulant, sujets et objets d’expériences, ils sont les parties d’un ensemble auquel ils sont attachés de manière vitale.
La tour de contrôle de cet organisme est un dispositif génératif, véritable système nerveux central qui envoie des influx à ses membres. Des membres qui suivent à la lettre un programme dont ils exécutent les mouvements réglés et circonscrits pour le bon fonctionnement de l’ensemble. Un ensemble irrigué par des canaux, des signaux et des repères dont la finalité nous échappe.
Un environnement qui se transforme, s’adapte, rompt avec ses habitudes, il mue.
PRODUCTION : Cie Ormone Co-production : Arsenal – Cité Musicale / Metz, CCN Ballet de Lorraine (Accueil Studio)
SOUTIEN : DRAC Grand Est, Région Grand Est, Ville de Nancy
Volumes est une expérience immersive et collective qui propose d’explorer par le geste et l’écoute un espace virtuel peuplé d’objets sonores interactifs. Volumes est une invitation à expérimenter de nouveaux modes d’interaction, à confronter des points de vue et d’écoute indépendants, à observer et toucher des sons, à essayer d’écouter avec les yeux et voir avec les oreilles, à questionner la place du corps dans l’espace numérique.
Deux espaces distincts : un paysage sonore électroacoustique que les visiteurs révèlent par leurs déplacements et un espace partagé de virtualité réelle, terrain d’expérimentations et de jeux musicaux.
Chacun est convié à voyager à travers les dimensions visuelles, sonores et interactives de ces sculptures numériques à la rencontre de mondes imaginaires et singuliers.
entendre le geste… et voir le son
Ce nouveau dispositif, à la frontière entre installation interactive et lutherie numérique, questionne le sens et le rôle du geste musical dans la musique électronique. Il propose aux visiteurs d’explorer et de s’approprier un instrument virtuel et innovant en jouant avec de nouvelles formes d’interprétation interactive.
J’envisage cette nouvelle installation Volumes comme une suite à [Apertures] 2015, dans laquelle le geste n’est plus circonscrit à des cadres, mais toute la pièce devient un espace de captation et de diffusion. Chaque utilisateur a son propre point de vue / point d’écoute indépendant.
Volumes est une expérience immersive multi-utilisateurs qui propose d’explorer indépendamment les aspects visuels et sonores dans un espace virtuel interactif. Cette nouvelle installation aborde la question du corps dans l’espace numérique en expérimentant et en jouant avec différentes modélisations d’objets sonores – particules élémentaires de la musique électroacoustique.
Volumes est constitué de deux espaces virtuels distincts et complémentaires, à explorer : un paysage sonore électroacoustique que les visiteurs révèlent par leurs déplacements, et un espace partagé de virtualité réelle, terrain d’expérimentations et de jeux musicaux.
Ces espaces sont constituée d’objets sonores interactifs qui réagissent aux déplacements et aux gestes des visiteurs.
3 casques de réalité virtuelle (HTC Vive Pro sans fil) ainsi que 3 casques audio sans fil équipés de capteurs de position et d’orientation (HTC Vive Trackers) sont à la disposition du public.
Un dispositif de captation gestuelle permet aux visiteurs d’interagir avec les objets virtuels. Jusqu’à six personnes peuvent explorer le dispositif simultanément.
Les techniques de spatialisation audio 3D binaurales permettent de simuler de façon extrêmement réaliste les positions et les déplacements de sources sonores virtuelles dans un espace tridimensionnel, mais aussi de déformer et modeler cet espace acoustique de manière tout à fait inhabituelle et inouïe : * étirer ou compresser les distances artificiellement * modifier la façon dont l’air et les matériaux filtrent les sons * changer les propriétés acoustiques de portions d’espaces ou de certains objets (zone de résonance, réverbération, …) L’association de la spatialisation binaurale et de la captation très précise de la position de la tête du visiteur (head-tracking grâce au capteur monté sur le casque audio) permet une réelle immersion dans un espace sonore virtuel.
Dans ce contexte, on parvient alors très naturellement à localiser et à identifier uniquement par l’écoute chaque objet sonore virtuel. Certains sont assemblés entre eux, forment des structures, des groupes, occupent des volumes précis de l’espace ; d’autres se déplacent, suivent des trajectoires ou réagissent aux actions des visiteurs. Ces objets sont comme autant d’instruments préparés, à l’affut des moindres gestes pour sonner, et s’animer. C’est au visiteur de découvrir et d’inventer les gestes qui créent la musique.
Un espace de jeu musical collectif
Volumes est conçu pour être exploré et joué à plusieurs, soit de manière individuelle et autonome, soit en complémentarité les uns avec les autres. Les visiteurs / participants peuvent y partager un temps d’écoute et de création musicale collectif. A travers ce dispositif, une forme de communication non verbale s’établit naturellement : on s’écoute, on s’observe, chaque geste apporte de nouveaux sons, propose de nouvelles idées qui viennent alimenter cette conversation polyphonique. L’interaction ne se fait pas uniquement avec le dispositif, mais aussi entre les participants eux-mêmes.
Conception, composition et développement : Mathieu Chamagne Développement informatique : Julien Rabin
Production : cie Apertures Studio
Coproduction : Centre Culturel André Malraux – Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, Césaré – Centre National de Création Musicale de Reims, Région Grand Est – dispositif AMI.
installation interactive immersive présentée 14 mars 2017 au Hublot à Nancy.
À travers un dispositif de virtualité réelle, En Réalités #2 est une expérience immersive qui propose d’explorer un espace virtuel peuplé d’objets sonores interactifs. Cette installation inédite aborde la question du corps dans l’espace numérique en expérimentant et jouant avec différentes représentations d’objets sonores, ces particules élémentaires de la musique électroacoustique. En Réalités #2 est une invitation à expérimenter de nouveaux modes d’interaction, à confronter des points de vue et d’écoute indépendants, à observer et toucher des sons, à essayer d’écouter avec les yeux et voir avec les oreilles…
production : Centre Culturel André Malraux - Scène Nationale Vandoeuvre-Lès-Nancy
coréalisation : action culturelle du CROUS Lorraine
soutien financier : Communauté Urbaine du Grand Nancy
présentée lors des Moments d’invention 2016, 29+30 septembre 2016 à la Grande Halle Technopôle Renaissance à Nancy.
à travers un dispositif de réalité virtuelle (à moins qu’il ne s’agisse de virtualité réaliste ? ou de réalisme artificiel ?…), « En réalités » est une expérience immersive qui propose d’explorer un espace virtuel interactif confrontant différentes représentations du monde matériel.
Cette installation aborde la question du corps dans l’espace numérique, expérimentant et jouant avec une mise en abyme du réel dans le virtuel.
Cette collaboration avec l’ensemble XXI.n me permet de prolonger le travail que je poursuis depuis plusieurs années, questionnant le sens et du rôle du geste musical dans l’interprétation live de la musique électronique, en particulier depuis 2014 avec le dispositif Apertures. Cette nouvelle création prend la forme d’une composition pour 3 interprètes, mettant en oeuvre un dispositif de captation gestuelle innovant, et explorant de nouvelles formes d’écriture interactive.
Apertures is an invisible, impalpable and interactive installation to discover and explore through gesture and listening.
Three suspended frames resembling three open windows offer three different viewpoints out onto a sonic landscape awaiting exploration.
In this space of collective musical play, the audience is invited to form a trio interpreting an open and interactive composition.
Apertures is a sensitive and reactive musical device, questioning the border between digital lutherie and interactive installations.
Gestures, even the tiniest, are captured and interpreted in order to modulate and knead the sonic material, thus revealing an electroacoustic piece for three players which unfolds fragment after fragment. The visitor is the interpreter, motions are the instruments, our senses of touch and sight step aside, hearing and the imagination take over.
An arena for play and interaction is materialized by three suspended frames set up to form a triangle. Three windows face each other, opening up onto an invisible landscape. They form three intangible vistas opening up onto a world ready to explore: Each frame is an entrance, an opening (an “Aperture”) beckoning us in to visit this immaterial universe. The frames define the limits of the space within which hands and fingers are captured, where gestures are analyzed and interpreted. Thus, we begin to interact with a landscape of virtual sonic objects.
Only the frames and hands of the instrumentists are made visible thanks to the effects created by lights reacting to the captured gestures and the sounds produced. This is a meander through electroacoustic territories where the visitor becomes a listener, a spectator and a performer.
FROM MOVEMENT TO LISTENING
Apertures offers the experience of a musical game where the instrument has disappeared – no interface, no visible object – creative actions are disconnected from all support, all physical and material contact. It is up to the visitor to discover and invent gestures which create the music.
And what if our senses of sight and touch were replaced by… listening?
Let us try to connect our gestures to our ears directly, by casting our hands into an invisible realm where the motion IS the instrument. The movements of the visitor not only trigger sound, these gestures also play a genuine instrument which creates its own music.
This deceptively simple device does not require a user manual: its learning curve is conquered in no time – every movement creates a sound. Yet the possibilities and variations are endless.
Initially inquisitive, then exploratory, our gestures naturally become more “instrumental”. Each hand movement, even infinitesimal, captured at our very fingertips, modulates and digs into the sound. The interaction and sonic materials available are extremely varied and strikingly contrasted; they invite each visitor to fashion unique modes of play.
It is not so much a question of learning to play an instrument, but more of inventing ones own musical gestures by letting sound and collective play lead the way.
Trio
Apertures is a device conceived to be played by six hands each reacting to the other.
It is a structure with three faces, three suspended windows, three instruments for three players, each the agent of just one composition, or quite simply three people, improvising together. [Each frame offers its sonic palette and its distinct modes of interaction which intentionally complement each other.]
The three members of a trio round each other off: they are essential, and one of a kind; each brings their own timbre and sonic material, their personality and energy to the elaboration of communal, living music.
The visitors / participants are therefore invited to an experience of collective listening and musical creation.
Through this device, a form of non-verbal communication is naturally established: we listen to each other, observe one another, each gesture brings new sounds, offers new ideas which in turn nourish this polyphonic conversation, naturally leading to the construction of what could be dubbed instantaneous collective composition.
POLYMORPHIC SCENES AND LANDSCAPES
Apertures is not a static creation; nor is it limited to just one incarnation: a whole palette of distinct scenes are featured, offering the possibility to discover and experience a multitude of different musical situations.
Each scene is a new sonic universe to be explored: concrete material to be handled which could include extracts from electroacoustic pieces, musical fragments borrowed from trios of musicians or imaginary landscapes and locations to be visited.
The scenes can file by in succession, dovetail, merge into one another or be called back upon request.
INTERACTIVE INSTALLATION / PEDAGOGICAL TOOLS / NEW LUTHERIE
3 axes to explore
Interactive installation :
Apertures is an intuitive interactive installation, which needs no user manual. Visitors must be able to claim the device as their own simply and quickly. The main idea is to invite them to play and improvise together.
For each scene / frame, possible types of play must be clearly displayed and easy enough to approach so that the visitor feels they have mastered the instrument in the shortest amount of time, and is inspired to ‘play’ it with no other interface besides the frames.
Pedagogical tools :
In the installation, an intermediary / accompanyist can, with the help of an added control interface (an iPad, for example) manually select a given type of play / musical universe. (= select a scene)
This mode allows for a more detailed exploration of certain specific aspects of the device.
Scenes will be specially composed to offer different types of play and musical principles adapted to a variety of audiences: younger visitors, rhythmical and melodic games, work on the voice and words, study of themes, etc.
The interface will allow visitors to “compose” very simply by selecting and assembling sonic materials and types of play on the 3 frames
With the device, it will also be possible for a trio (of students or musicians, for example) to compose for the device and:
– Imagine / reflect on a sonic and musical universe;
– manufacture sonic material (recording / recycling, editing, treatment, shaping and so on); – choose types of interaction (understand and experiment the process of motion capture); – place sound inside the performance zone / broadcasting – experimenting with the device.
New Lutherie :
Cet this instrument possesses several degrees of complexity which vary according to users and contexts.
When made available to the general public, the device should be simple and intuitive, but when it is put to the service of one (or several) musician(s), in a performance / live context, it will then be possible to fully utilize the possibilities offered by the capture system: extreme subtlety and precision of motion capture, high reactivity, scenographic (and possibly choerographic) aspects of the instrument.
Modular instrument: can instantly change configuration (gestures and sound) possibility of augmenting this device by adding extra interfaces, by using an existing instrumental device to complete it or by adding physical controls as well as a control interfaces (screen / touch sensitive surface / pedals, and so on) thus accessing additional parameters.
Conception, composition & development : Mathieu Chamagne
Construction : Sébastien Servais
Coproduction CCAM – Scène Nationale de Vandœuvre, Césaré – Centre national de création musicale de Reims, GMEA – Centre National de Création Musicale d’Albi / Participation : École Supérieure d’Art et de Design de Reims.
Une sculpture sonore à explorer
Apertures est une sculpture sonore interactive invisible et impalpable… à découvrir et explorer par le geste et l’écoute. Trois cadres suspendus, comme trois fenêtres ouvertes, offrent autant de points de vue différents sur un même paysage sonore à visiter.
Dans cet espace de jeu musical collectif, le public est invité à constituer un trio interprétant une composition ouverte et interactive. Apertures est un dispositif musical sensible et réactif, questionnant la frontière entre lutherie numérique et installation interactive.
Les gestes, jusqu’aux plus infimes, sont captés et interprétés pour moduler et pétrir la matière sonore, révélant fragment par fragment une pièce électroacoustique à trois voix. Le visiteur est l’interprète, le geste est l’instrument, les sens du toucher et de la vue laissent place à l’écoute et à l’imagination…
Le dispositif
Un espace de jeu et d’interaction est matérialisé par trois cadres suspendus disposés en triangle. Trois fenêtres se faisant face, ouvrant sur un même paysage invisible, trois tableaux intangibles à explorer…
Chaque cadre est une porte d’entrée, une ouverture (« aperture ») invitant à visiter cet univers immatériel. Les cadres définissent les limites d’un volume dans lequel les mains sont captées, les gestes sont analysés et interprétés, pour modeler et pétrir la matière sonore. Une déambulation dans une pièce électroacoustique dont le visiteur est à la fois auditeur, spectateur et interprète.
Du geste à l’écoute
Apertures propose une expérience de jeu (musical) dans laquelle l’instrument aurait disparu… Pas d’interface, pas d’instrument visible, le geste instrumental est déconnecté de tout support ou contact matériel et physique. C’est aux visiteurs de découvrir et inventer les gestes qui créent la musique.
…et si les sens du toucher et de la vue étaient remplacés par… l’ouïe ?
Essayons de relier directement le geste à l’oreille en plongeant les mains dans un univers invisible dans lequel le geste est l’instrument. L’action du visiteur n’est pas simplement de déclencher des sons, mais bien de jouer d’un instrument pour créer sa propre musique.
Ce dispositif, en apparence très simple, ne nécessite pas de mode d’emploi. La « courbe d’apprentissage » est très rapide : chaque geste créé du son. Mais les possibilités et variations sont immenses. D’abord curieux, exploratoire, le geste devient naturellement instrumental. Chaque mouvement, même infime, capté jusqu’au bout des doigts, module et pétrit le son. Les modes d’interaction et les matériaux sonores sont extrêmement variés et contrastés, invitant chacun à façonner ses propres modes de jeu.
Il ne s’agit pas tant d’apprendre à jouer d’un instrument, mais plutôt d’inventer ses propres gestes musicaux en se laissant guider par l’écoute et le jeu collectif.
Invitation au jeu en trio / un instrument « social »
Apertures est un dispositif conçu pour être exploré et joué à plusieurs, en complémentarité les uns des autres. Une structure à trois faces, trois fenêtres suspendues, trois instruments pour trois interprètes jouant chacun une voix d’une même composition, ou simplement improvisant ensemble.
Les trois membres d’un trio se complètent, sont essentiels, et… uniques ; chacun apporte ses propres timbres et matériaux sonores, sa personnalité et son énergie à l’élaboration d’une musique vivante commune. Les visiteurs / participants sont ainsi conviés à partager ensemble un temps d’écoute et de création musicale collectif.
A travers ce dispositif, une forme de communication non verbale s’établit naturellement : on s’écoute, on s’observe, chaque geste apporte de nouveaux sons, propose de nouvelles idées qui viennent alimenter cette conversation polyphonique, participant naturellement à la construction d’une forme de composition instantanée collective.
L’interaction ne se fait pas uniquement avec le dispositif, mais aussi entre les participants eux mêmes.
Une sculture polymorphes
Apertures n’est pas un dispositif statique ; cette sculpture sonore donnée à explorer n’est ni unique ni figée : toute une palette de scènes distinctes est proposée, offrant la possibilité de découvrir et de jouer d’autant de situations musicales différentes.
Chaque scène est un nouvel univers sonore à explorer : matières concrètes à manipuler, extraits de pièces électroacoustiques, fragments musicaux empruntés à des trios de musiciens, paysages ou lieux imaginaires à visiter, …
Musiciens invités
Pour cette nouvelle version d’Apertures présentée à Musique Action 2015, j’ai invité 3 musiciens (Michel Doneda – saxophone soprano, Isabelle Duthoit – voix et clarinette, et Lê Quan Ninh – percussions) à venir nourrir le dispositif de leurs sons et de leurs sensibilités. Il ne s’agit pas simplement de leur emprunter leurs matériaux sonores, mais bien d’un travail collaboratif : nous avons ensemble analysé leurs modes de jeux, disséqué leurs instruments, parlé de leurs approches de l’improvisation, et conçu conjointement la manière de retranscrire leur musique dans le dispositif pour la donner à jouer au public.
Un grand merci à tous les trois pour cette très enrichissante participation !
Conception, composition et programmation : Mathieu Chamagne
Construction des cadres / haut-parleurs : Sébastien Servais
Production déléguée : Césaré – Centre national de création musicale de Reims / Coproduction CCAM – Scène Nationale de Vandœuvre, GMEA – Centre National de Création Musicale d’Albi / Participation : École Supérieure d’Art et de Design de Reims.
Apertures est une sculpture sonore interactive invisible et impalpable… à découvrir et explorer par le geste et l’écoute. Trois cadres suspendus, comme trois fenêtres ouvertes, offrent autant de points de vue différents sur un même paysage sonore à visiter.
Dans cet espace de jeu musical collectif, le public est invité à constituer un trio interprétant une composition ouverte et interactive. Apertures est un dispositif musical sensible et réactif, questionnant la frontière entre lutherie numérique et installation interactive.
Les gestes, jusqu’aux plus infimes, sont captés et interprétés pour moduler et pétrir la matière sonore, révélant fragment par fragment une pièce électroacoustique à trois voix. Le visiteur est l’interprète, le geste est l’instrument, les sens du toucher et de la vue laissent place à l’écoute et à l’imagination…
Maquette réalisée en février 2014 présentée publiquement dans le cadre du « Salon de curiosités » à Césaré, Centre national de création musicale à Reims, en février 2014.
(avec la participation des élèves de l’ESAD de Reims : construction des cadres)
> Le dispositif
Un espace de jeu et d’interaction est matérialisé par trois cadres suspendus disposés en triangle. Trois fenêtres se faisant face, ouvrant sur un même paysage invisible, trois tableaux intangibles à explorer… Chaque cadre est une porte d’entrée, une ouverture («Aperture») invitant à visiter cet univers immatériel. Les cadres définissent les limites d’un volume dans lequel les mains et les doigts sont captés, les gestes sont analysés et interprétés, pour entrer en interaction avec un paysage d’objets sonores virtuels.
Seuls les cadres et les mains des instrumentistes sont rendus visibles par des jeux de lumières réagissant aux gestes captés et aux sons produits.
Une déambulation dans une pièce électroacoustique dont le visiteur est à la fois auditeur, spectateur et interprète.
> Du geste à l’écoute
Apertures propose une expérience de jeu musical dans laquelle l’instrument aurait disparu… Pas d’interface, pas d’instrument visible, le geste instrumental est déconnecté de tout support ou contact matériel et physique. C’est aux visiteurs de découvrir et inventer les gestes qui créent la musique. …et si les sens du toucher et de la vue étaient remplacés par… l’ouïe ? Essayons de relier directement le geste à l’oreille en plongeant les mains dans un univers invisible dans lequel le geste est l’instrument. L’action du visiteur n’est pas simplement de déclencher des sons, mais bien de jouer d’un instrument pour créer sa propre musique. Ce dispositif, en apparence très simple, ne nécessite pas de mode d’emploi. La « courbe d’apprentissage » est très rapide : chaque geste créé du son. Mais les possibilités et variations sont immenses. D’abord curieux, exploratoire, le geste devient naturellement instrumental. Chaque mouvement, même infime, capté jusqu’au bout des doigts, module et pétrit le son. Les modes d’interaction et les matériaux sonores sont extrêmement variés et contrastés, invitant chacun à façonner ses propres modes de jeu. Il ne s’agit pas tant d’apprendre à jouer d’un instrument, mais plutôt d’inventer ses propres gestes musicaux en se laissant guider par l’écoute et le jeu collectif.